Marie Bouriant, 35, murdered five babies between 1864 et 1874, either by neglect, battery or suffocation. Her husband, François Pierre was a farrier. In addition to the killings of children after live birth, she had two abortions. He was sentenced to death at the Bourges Assises on April 24, 1875. The sentence was commuted on June 16, 1875.
Source:
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Elle fut arrêtée et ne tarda pas à avouer qu’elle avait en effet donné naissance, vers cette époque, à un enfant né à terme et vivant, puisqu’elle l’avait étouffé en exerçant des pressions réitérées sur les organes respiratoires. Le cadavre fut retrouvé dans les lieux d’aisances, où l’accusée avait dit elle-même de le chercher.
Malgré la décomposition du corps, le médecin a pu reconnaître que l’enfant était né presque à terme et qu’il était bien conformé, mais l’étit de putréfaction des poumons n’a plus permis de constater dans la poitrine, les traces certaines de la vie.
L’instruction a également établie qu’en 1869 et 1873 l’accusée avait eu deux grossesses clandestines. La femme Pierre niait ces grossesses lorsque, le 28 décembre, le juge d’instruction lui annonça qu’il partait pour Ainey-le-Vieil, et qu’il allait faire une perquisition dans la maison et dans le jardin. La perquisition annoncée pouvait révéler l’épouvantable série de crimes qu’elle avait commis. L’accusée, avec cette présence d’esprit qui ne t’abandonne jamais, comprit le danger de la situation. Elle le conjura autant qu’il était possible en avouant qu’elle était en effet accouchée en 1869 d’un enfant vivant qu’elle avait tué, et dont elle fit retrouver le squelette sous le poirier du jardin. Quant à la grossesse de 1873, elle prétendit qu’elle s’était terminée par une fausse couche. La femme Pierre était, à raison des deux infanticides dont il vient d’être parlé, renvoyée devant la Chambre des mises en accusation, lorsque, tout à coup, elle demanda à parler au procureur de la République de Saint-Amand, à qui elle avoua qu’elle avait commis plusieurs autres crimes semblables. La Cour ordonna un supplément d’instruction. Un conseiller de la Chambre d’accusation et un magistrat du parquet se transportèrent le 11 janvier à Ainay-le-Vieil pour procéder à une enquête qui a donné les résultats suivants
La femme Pierre racontait avec une impassibilité et une insensibilité qui frapperont tout le monde, que depuis longtemps déjà elle s’était adonné au libertinage; elle acceptait, disait-elle, tous les hommes qui lui offraient de l’argent depuis dix ans, sept grossesses avaient été la suite de son inconduite; deux de ces grossesses s’étaient terminées par des accouchements prématurés dans le septième et huitième mois de la conception, et les entants étaient venus au monde sans vie ou non viables. Elle avait provoqué elle-même ces, accouchements avant termes ou plutôt ces avortements par des violences exercées sur sa personne, tantôt en portant de lourds fardeaux, tantôt en se suspendant par les brus. Les cinq autres grossesses avaient abouti à la naissance d’enfants vivants. Les accouchements avaient toujours eu lieu à l’insu de son mari à qui elle n’avait jamais avoué ses grossesses, et elle seule s’était chargée de donner la mort à tous ses enfants en les étouffant ou en les assommant à coups de poing. La femme Pierre indique elle méme l’endroit où se trouvaient les corps. Le premier, ne, il y a dix ans environ, avait été par elle enterré à la place ou a été creusée la fosse d’aisances, et ses ossements avaient ete sans doute jetés au vent lorsqu’on avait creusé cette fossé en 1872. Les trois suivants avaient été entouis dans un des angles du jardin qu’elle désigna. Le cinquième était celui qu’elle avait fait découvrir au juge d’instruction de Sainte-Amand, sous le poirier. Le sixième avait été placé le long du mur qui sépare le jardin et la rue principale du village. Enfin le septième était celui qui fut retiré de la fosse alsances en décembre dernier.
En précisant, autant que l’exactitude de ses somenirs permettait, l’époque des accouchements et l’ordre retani des naissances ou des avortements, l’accusée donna les indications suivantes. L’enfant né le premier et enterré à la place de la fosse d’aisances actuelle était vivant. Cette naissance fut suivie d’un avortement en 1866; l ‘enfant né à sept mois à peine avait cependant manifesté sa vie par un leger soupir, mais était mort aussitôt. En 1867, un second enfant était venu vivant comme le premier; la secon fausse couche avait eu lieu vers 1868. Les trois derniers enfants étaient nés pleins de vie.
Il est vrai que la femme Pierre a varié sur les époques des naissances ou celles des avortements et qu’elle s’est quelquefois contredite sur le lieu de sépulture de tel ou
tel enfant. Ce sont là des circonstances d’importance secondaire, qui.s’expliquent par l’incertitude des souvenirs de l’accusée après un temps aussi long. Mais il y a un point sur lequel elle n’a jamais varié, c’est qu elle a provoque deux avortements et qu’elle a tué les cinq enfants qui sont nés vivants.
La justice avait trouvé en décembre les enfants nés en 1869 et en septembre 1874. Il ne fallait pas songer a retrouver les débris du premier enfant entené dans un terrain remué depuis l’époque de l’enfouissement. Il restait donc aux magistrats à rechercher quatre squelettes d enfants; ils furent, en effet, découverts aux endroits précis indiqués par la femmt Pierre, et leurs fragiles ossements, recueillis avec soin par le docteur Bonnichon, servirent, tous la main de cet habile et savant praticien, à reconstituer les squelettes des malheureuses victimes.
Les constatations de la science ont pleinement confirmé les aveux de l’accusée. Les différents squelettes paraissent, en raison de l’état de développement des os, appartenir à des foetus arrivés à cette époque de la grossesse où les enfants naissent vivants el viables. Deux d’entre eux étaient plus petits: c’étaient ceux des enfants nes avant terme.
Ainsi, les découvertes faites par l’instruction, les constatations de la science, les déclarations de l’accusée sont dans un accord complet pour établir que la femme Pierre a eu sept grossesses depuis dix ans environ, qu’elle s’est fait avorter deux fois et qu’elle a tué les cinq enfants qui avaient vécu malgré les violences qu’elle avait pratiquées sur sa personne pour les faire mourir dans son sein.
Pour expliquer cette longue série de crimes, la femme Pierre a tantôt prétendu qu’elle était obligée de faire disparaître des entants, fruits de ses débauches, dans l’impossibilité où elle était d’en attribuer la paternité à son mari; tantôt elle a soutenu quesielle les avait fait mourir, c’est parce flue sa détresse, due à i’inconduite de son mari, ne lui permettait pas ue les élever. Il est vraisemblable que l’un et l’autre de ces motifs l’ont poussée aux crimes. Elle a fait mourir ses entants, ou elle s’est, fait avorter, parce qu’elle n’osait avouer dés grossesses qui étaient le résultat de l’adultère; elle s’y est déterminée d’autant plus facilement qu’elle a voulu éviter les charges résultant de ces nouvelles maternités.
L’information n’a pas manqué de rechercher avec un soin minutieux si le mari de l’accusée n’aurait pas coopéré d’une façon quelconque aux actes abominables de sa femme. François Pierre est un homme abruti par la boisson et complétement incapable de dominer une femme de caractère intraitable comme la sienne. Sa profession t’étoignait fréquemment de chez lui et la plupart du temps il y rentrait ivre. A-t-il ignore, suivant, ses dires, les nombreuses grossesses de l’accusée? S’ est-il simplement désintéresse de la conduite d’une femme qu’il savait inliuèle, et lui avait-il laissé ainsi toute liberté pour mal faire. Ce point n’a pu être éclairer; mais l’instruction du moins n’a rien découvert qui prouvât la participation de cet homme aux crimes de sa femme. L’accusée elle-mème, après avoir un instant essayé de rejeter sur son mari une responsabilité qui l’effrayait, a formellement reconnu à lu fin de l’instruction, comme elle l’avait lait au début, que François Pierre n’était pour lien dans la perpétration des toi lails odieux dont elle seule en definitive reste chargée aux yeux de la justice;
» En conséquence, etc.,
***
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TEXT: Me Lucas est assis au banc de la défense.
L’accusée déclare se nommer Marie Bouriant, femme de François Pierre, maréchal ferrant, àgée de trente- quatre ans, demeurant avec son mari à Ainay-le-Vieil (Cher).
L’acte d’accusation est ainsi conçu:
Le 4 fevrier 1856, Marie Bouriant épousa à Ainay-le-Vieil, François Pierre, l’un et l’autre appartenant à des familles d’artisans honnêtes et aisés. Le mari s’établissait maréchal ferrant dans la boutique de son père qui lui cédait son établissement; la femme apportait en dot différents immeubles d’une certaine valeur. Le jeune ménage possédait donc tous les éléments de prospérité et de bonheur; mais l’inconduite du mari en troubla bientôt l’harmonie, et la profonde perversité de la femme allait ouvrir la série des crimes qui sont l’objet de la présente accusation. Deux enfants naquirent de cette union, un garçon dans l’année du mariage, et une fille en 1859; tous deux paraissent avoir été convenablement élevés par leurs parents, mais dès avant la naissance du dernier enfant, la désunion s’était mise entre les époux. François Pierre s’adonnait à la boisson, ne travaillait pas et dépensait dans les cabarets d Ainay-le-Vieil le peu d’argent qu’il gagnait. La gène entra dans le ménage; l’accusée n’était pas femme à supporter avec patience cette pénible situation, elle accablait son mari de reprochas, mérites, d’ailleurs, et elle faisait souvent des scènes violentes qui, soit le jour, soit la nuit, scandalisaient les voisins. Après la naissance du dernier enfant, le désaccord entre le mari et la femme s’était encore aggravé, et on vit l’accusée se livrer pour ainsi dire ostensiblement à la prostitution. Elle a déclaré elle-même dans l’instruction qu’elle avait cherché à suppléer par le profit que lui procurait la débauche, une ressource qu’elle ne trouvait plus dans le travail de son mari.
Depuis dix années environ, la mauvaise conduite de la femme Pierre était devenue un objet de scandale à Ainay-le-Vieil; à plusieurs reprises, on avait observé chez elle les signes incontestables d’une grossesse avancée, qu’elle prenait toutes les précautions possibles pour dissimuler. Les grossesses disparaissaient, tout, à coup sans qu’on sût jamais ce qu’étaient devenus les enfants.
Le fait était notoire à Ainay-le-Vieil. L’autorité municipale en avait été clle-mètne avertie, mais n’avait donné aucun avis à la justice.
Enfin, au mois de décembre dernier, le parquet de Saint-Amand fut informé que la femme Pierre avait dû accoucher clandestin moat au mois de septembre dernier.
L’accusée déclare se nommer Marie Bouriant, femme de François Pierre, maréchal ferrant, àgée de trente- quatre ans, demeurant avec son mari à Ainay-le-Vieil (Cher).
L’acte d’accusation est ainsi conçu:
Le 4 fevrier 1856, Marie Bouriant épousa à Ainay-le-Vieil, François Pierre, l’un et l’autre appartenant à des familles d’artisans honnêtes et aisés. Le mari s’établissait maréchal ferrant dans la boutique de son père qui lui cédait son établissement; la femme apportait en dot différents immeubles d’une certaine valeur. Le jeune ménage possédait donc tous les éléments de prospérité et de bonheur; mais l’inconduite du mari en troubla bientôt l’harmonie, et la profonde perversité de la femme allait ouvrir la série des crimes qui sont l’objet de la présente accusation. Deux enfants naquirent de cette union, un garçon dans l’année du mariage, et une fille en 1859; tous deux paraissent avoir été convenablement élevés par leurs parents, mais dès avant la naissance du dernier enfant, la désunion s’était mise entre les époux. François Pierre s’adonnait à la boisson, ne travaillait pas et dépensait dans les cabarets d Ainay-le-Vieil le peu d’argent qu’il gagnait. La gène entra dans le ménage; l’accusée n’était pas femme à supporter avec patience cette pénible situation, elle accablait son mari de reprochas, mérites, d’ailleurs, et elle faisait souvent des scènes violentes qui, soit le jour, soit la nuit, scandalisaient les voisins. Après la naissance du dernier enfant, le désaccord entre le mari et la femme s’était encore aggravé, et on vit l’accusée se livrer pour ainsi dire ostensiblement à la prostitution. Elle a déclaré elle-même dans l’instruction qu’elle avait cherché à suppléer par le profit que lui procurait la débauche, une ressource qu’elle ne trouvait plus dans le travail de son mari.
Depuis dix années environ, la mauvaise conduite de la femme Pierre était devenue un objet de scandale à Ainay-le-Vieil; à plusieurs reprises, on avait observé chez elle les signes incontestables d’une grossesse avancée, qu’elle prenait toutes les précautions possibles pour dissimuler. Les grossesses disparaissaient, tout, à coup sans qu’on sût jamais ce qu’étaient devenus les enfants.
Le fait était notoire à Ainay-le-Vieil. L’autorité municipale en avait été clle-mètne avertie, mais n’avait donné aucun avis à la justice.
Enfin, au mois de décembre dernier, le parquet de Saint-Amand fut informé que la femme Pierre avait dû accoucher clandestin moat au mois de septembre dernier.
Elle fut arrêtée et ne tarda pas à avouer qu’elle avait en effet donné naissance, vers cette époque, à un enfant né à terme et vivant, puisqu’elle l’avait étouffé en exerçant des pressions réitérées sur les organes respiratoires. Le cadavre fut retrouvé dans les lieux d’aisances, où l’accusée avait dit elle-même de le chercher.
Malgré la décomposition du corps, le médecin a pu reconnaître que l’enfant était né presque à terme et qu’il était bien conformé, mais l’étit de putréfaction des poumons n’a plus permis de constater dans la poitrine, les traces certaines de la vie.
L’instruction a également établie qu’en 1869 et 1873 l’accusée avait eu deux grossesses clandestines. La femme Pierre niait ces grossesses lorsque, le 28 décembre, le juge d’instruction lui annonça qu’il partait pour Ainey-le-Vieil, et qu’il allait faire une perquisition dans la maison et dans le jardin. La perquisition annoncée pouvait révéler l’épouvantable série de crimes qu’elle avait commis. L’accusée, avec cette présence d’esprit qui ne t’abandonne jamais, comprit le danger de la situation. Elle le conjura autant qu’il était possible en avouant qu’elle était en effet accouchée en 1869 d’un enfant vivant qu’elle avait tué, et dont elle fit retrouver le squelette sous le poirier du jardin. Quant à la grossesse de 1873, elle prétendit qu’elle s’était terminée par une fausse couche. La femme Pierre était, à raison des deux infanticides dont il vient d’être parlé, renvoyée devant la Chambre des mises en accusation, lorsque, tout à coup, elle demanda à parler au procureur de la République de Saint-Amand, à qui elle avoua qu’elle avait commis plusieurs autres crimes semblables. La Cour ordonna un supplément d’instruction. Un conseiller de la Chambre d’accusation et un magistrat du parquet se transportèrent le 11 janvier à Ainay-le-Vieil pour procéder à une enquête qui a donné les résultats suivants
La femme Pierre racontait avec une impassibilité et une insensibilité qui frapperont tout le monde, que depuis longtemps déjà elle s’était adonné au libertinage; elle acceptait, disait-elle, tous les hommes qui lui offraient de l’argent depuis dix ans, sept grossesses avaient été la suite de son inconduite; deux de ces grossesses s’étaient terminées par des accouchements prématurés dans le septième et huitième mois de la conception, et les entants étaient venus au monde sans vie ou non viables. Elle avait provoqué elle-même ces, accouchements avant termes ou plutôt ces avortements par des violences exercées sur sa personne, tantôt en portant de lourds fardeaux, tantôt en se suspendant par les brus. Les cinq autres grossesses avaient abouti à la naissance d’enfants vivants. Les accouchements avaient toujours eu lieu à l’insu de son mari à qui elle n’avait jamais avoué ses grossesses, et elle seule s’était chargée de donner la mort à tous ses enfants en les étouffant ou en les assommant à coups de poing. La femme Pierre indique elle méme l’endroit où se trouvaient les corps. Le premier, ne, il y a dix ans environ, avait été par elle enterré à la place ou a été creusée la fosse d’aisances, et ses ossements avaient ete sans doute jetés au vent lorsqu’on avait creusé cette fossé en 1872. Les trois suivants avaient été entouis dans un des angles du jardin qu’elle désigna. Le cinquième était celui qu’elle avait fait découvrir au juge d’instruction de Sainte-Amand, sous le poirier. Le sixième avait été placé le long du mur qui sépare le jardin et la rue principale du village. Enfin le septième était celui qui fut retiré de la fosse alsances en décembre dernier.
En précisant, autant que l’exactitude de ses somenirs permettait, l’époque des accouchements et l’ordre retani des naissances ou des avortements, l’accusée donna les indications suivantes. L’enfant né le premier et enterré à la place de la fosse d’aisances actuelle était vivant. Cette naissance fut suivie d’un avortement en 1866; l ‘enfant né à sept mois à peine avait cependant manifesté sa vie par un leger soupir, mais était mort aussitôt. En 1867, un second enfant était venu vivant comme le premier; la secon fausse couche avait eu lieu vers 1868. Les trois derniers enfants étaient nés pleins de vie.
Il est vrai que la femme Pierre a varié sur les époques des naissances ou celles des avortements et qu’elle s’est quelquefois contredite sur le lieu de sépulture de tel ou
tel enfant. Ce sont là des circonstances d’importance secondaire, qui.s’expliquent par l’incertitude des souvenirs de l’accusée après un temps aussi long. Mais il y a un point sur lequel elle n’a jamais varié, c’est qu elle a provoque deux avortements et qu’elle a tué les cinq enfants qui sont nés vivants.
La justice avait trouvé en décembre les enfants nés en 1869 et en septembre 1874. Il ne fallait pas songer a retrouver les débris du premier enfant entené dans un terrain remué depuis l’époque de l’enfouissement. Il restait donc aux magistrats à rechercher quatre squelettes d enfants; ils furent, en effet, découverts aux endroits précis indiqués par la femmt Pierre, et leurs fragiles ossements, recueillis avec soin par le docteur Bonnichon, servirent, tous la main de cet habile et savant praticien, à reconstituer les squelettes des malheureuses victimes.
Les constatations de la science ont pleinement confirmé les aveux de l’accusée. Les différents squelettes paraissent, en raison de l’état de développement des os, appartenir à des foetus arrivés à cette époque de la grossesse où les enfants naissent vivants el viables. Deux d’entre eux étaient plus petits: c’étaient ceux des enfants nes avant terme.
Ainsi, les découvertes faites par l’instruction, les constatations de la science, les déclarations de l’accusée sont dans un accord complet pour établir que la femme Pierre a eu sept grossesses depuis dix ans environ, qu’elle s’est fait avorter deux fois et qu’elle a tué les cinq enfants qui avaient vécu malgré les violences qu’elle avait pratiquées sur sa personne pour les faire mourir dans son sein.
Pour expliquer cette longue série de crimes, la femme Pierre a tantôt prétendu qu’elle était obligée de faire disparaître des entants, fruits de ses débauches, dans l’impossibilité où elle était d’en attribuer la paternité à son mari; tantôt elle a soutenu quesielle les avait fait mourir, c’est parce flue sa détresse, due à i’inconduite de son mari, ne lui permettait pas ue les élever. Il est vraisemblable que l’un et l’autre de ces motifs l’ont poussée aux crimes. Elle a fait mourir ses entants, ou elle s’est, fait avorter, parce qu’elle n’osait avouer dés grossesses qui étaient le résultat de l’adultère; elle s’y est déterminée d’autant plus facilement qu’elle a voulu éviter les charges résultant de ces nouvelles maternités.
L’information n’a pas manqué de rechercher avec un soin minutieux si le mari de l’accusée n’aurait pas coopéré d’une façon quelconque aux actes abominables de sa femme. François Pierre est un homme abruti par la boisson et complétement incapable de dominer une femme de caractère intraitable comme la sienne. Sa profession t’étoignait fréquemment de chez lui et la plupart du temps il y rentrait ivre. A-t-il ignore, suivant, ses dires, les nombreuses grossesses de l’accusée? S’ est-il simplement désintéresse de la conduite d’une femme qu’il savait inliuèle, et lui avait-il laissé ainsi toute liberté pour mal faire. Ce point n’a pu être éclairer; mais l’instruction du moins n’a rien découvert qui prouvât la participation de cet homme aux crimes de sa femme. L’accusée elle-mème, après avoir un instant essayé de rejeter sur son mari une responsabilité qui l’effrayait, a formellement reconnu à lu fin de l’instruction, comme elle l’avait lait au début, que François Pierre n’était pour lien dans la perpétration des toi lails odieux dont elle seule en definitive reste chargée aux yeux de la justice;
» En conséquence, etc.,
Après
la lecture de cet acle d’accusation et l’appel des vingt témoins cites, M. le
président procède à l’interrogatoire de l’accusée. Celle-ci répond en peu de
mots aux questions qui lui sont faites. Ou lui retrace les constatations de
l’instruction. Elle renouvelle ses aveux de la façon la plus complète, mais
elle n’exprime aucun regret, et son attitude dispose peu eu sa faveur.
On entend ensuite plusieurs dépositions sans importance, qui ne sont relatives qu a des laits connus.
L’audience est renvoyée au lendemain huit, heures du matin. La l’on le est encore pins nombreuse que la veille, attirée non-seulement par la nature de l’affaire, mais encore par la présence de M. le procureur généralqui a voulu prendre lui-même la parole.
On entend ensuite plusieurs dépositions sans importance, qui ne sont relatives qu a des laits connus.
L’audience est renvoyée au lendemain huit, heures du matin. La l’on le est encore pins nombreuse que la veille, attirée non-seulement par la nature de l’affaire, mais encore par la présence de M. le procureur généralqui a voulu prendre lui-même la parole.
Dans
un réquisitoire élevé et énergique, cet éminent magistrat a rappelé toutes les
charges de l’accusation et demandé les rigueurs de la loi contre l’épouse
adultère, qui, d’avance, avait voué à la mort les produits de ses débauches, et
qui, pendant, dix ans, a exécuté complètement son épouvantable programme.
La charge du défenseur, Me Lucas, était bien lourde à porter. Il a su s’en acquitter à son honneur; mais son talent ne pouvait rien en présence des crimes aussi horribles qu’incontestables dont l’accusée avait à répondre.
Le jury après trois quarts-d’heure de délibération, a rendu un verdict affirmatif sur toutes les questions et muet sur les circonstances atténuantes.
La charge du défenseur, Me Lucas, était bien lourde à porter. Il a su s’en acquitter à son honneur; mais son talent ne pouvait rien en présence des crimes aussi horribles qu’incontestables dont l’accusée avait à répondre.
Le jury après trois quarts-d’heure de délibération, a rendu un verdict affirmatif sur toutes les questions et muet sur les circonstances atténuantes.
En
conséquence, la Cour a condamné l’accusée à la peine de mort et ordonné que l’exécution aurait lieu sur une des places
publiques de la ville de Bourges.
Un
recours en grâce a été immédiatement signé par le jury.
[“5
Infanticides. 2 Avortements.” Le Petit Journal – Des Tribunaux (Paris, France),
May 9, 1875, pp. 1-2]
***
For more cases of this type, see Serial Baby-Killer Moms.
[632-1/11/21]
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