The bodies of the infants are believed to have been burned
in a large stove and it is stated that medical man who was the woman’s
accomplice will shortly be arrested.
The
accused worsen lived in the neighborhood of the National Library and received into
her home women on the eve of maternity. This had gone on for considerable time
and the midwife had acquired a large clientele.
~
Discovered by Accident. ~
A
short time ago M. Labat, the commissary of the Vivienne quarter a visit from a
banker who complained of the loss of a jewel of great value and brought direct
charge of stealing it against a woman who had suddenly broken off relations
with him. The commissary ordered a search to be for the woman, and finally she
was found in the house of the midwife. She was questioned and protested her
innocence. What struck the police however absence of the infant to which she
had just given birth and they remarked that, although there were in the house
four woman lodgers in a state of convalescence, there was not a trace of a
single child.
On
the circumstances being reported to the commissary, he summoned the midwife to
his office and interrogated her but to all his questions she opposed a
obstinate silence. The commissary consequently sent inspectors to question
people in the house, and it was ascertained that within a year more than 100
pensionnaires had been received, besides occasional visitors but that a child
had never been seen in the house.
~ The
Mystery Solved. ~
A
search warrant was obtained tad in house were found instrument at drugs which
corroborated the inferences drawn from the earlier inquiries. The mystery of
the disappearance of the newborn infants remained unsolved until the commissary
turned his attention to a large stove in the dining-room. Examination of this led to the belief that
the woman had been in the habit of cutting up the bodies and burning them. It
would appear that more than 100 little bodies had thus been reduced to in this
stove.
The
midwife and her servant was taken into custody in spite of their obstinate
denials. Further developments are certain and numerous other arrests are likely
to be the consequence. Several women who availed themselves of services of the
midwife are known will be followed up
[“Ogress
Chops Infants Into Bits and Puts Them Into Stove - Discovered Accidentally -
Paris Police on Track of a Missing Jewel Stumble Across Sensational Crime -
Over One Hundred Children Said to Have Been Cremated in the Last Twelve
Months.” The Washington Herald (D.C.), Jan. 13, 1907, p. 3]
***
[New revised title of this UHoM post replaces: “Vivienne Midwife,” Serial Killer of
120 Children – 1906]
***
***
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HEADLINE:
La Faiseuse d’Anges de la rue Tiquetonne - Les Révélations de l’Enquête de M.
le Commissaire Labat ont fait entrer, dans la Voie des Aveux, l’Avorteuse
contre lequelle, d’autre part, des Témoignages accablants ont été recueillis.
FULL TEXT: Nous avons raconté, hier, dans quelles circonstances M. Labat,
commissaire du quartier Vivienne, avait découvert une faiseuse d’anges, alors
qu’il cherchait à établir la culpabilité d’un employé de banque, M. Léon-Marcel
de Ro, accusé d’avoir détourné une somme de 16,000 francs au préjudice de ses
patrons, MM. Junot frères, 92, rue Richelieu.
Il s’agit d’une femme Eléonore Vauthier, veuve Chartier, établie 62, me
Tiquetonne.
D’ores
et déjà, il apparaît, pertinemment – ainsi que nous l’avions supposé dès le
premier instant – que l’imagination populaire et les commérages de quartier ont
joué un certain rôle dans la formidable acusation portée contre elle.
L’affaire
n’en reste pas moins très grave. Des témoignages accablants ont été recueillis
contre l’avorteuse. D’autre part, elle a commencé à entrer dans la voie des
aveux.
~ LES
SURPRISES D’UNE PERQUISITION ~
Comme
le Petit Parisien le disait hier, c’est grâce aux révélations de la maîtresse
de M. de Ro que le magistrat fut mis sur la trace de ce scandale, auquel tant
de gens, de divers mondes, semblent avoir été mélés.
Ayant
la certitude que Léon de Ro était coupable, mais ne possédant contre lui que
des commencements de preuve, M. Labat, après l’avoir consigné il. sa
disposition se rendit, 33, rue de la Rochefoucauld où de Ro habitait chez sa
mère et pratíqua une perquisition à cette adresse. Cette opération n’amena
aucun résultat.
Le
commiasaire allait remettre l’employé en liberté provisoire, lorsqu’il apprit
qu’il avait une maltresse, Mlle Marie-Berthe Godtspigel, demeurant 11,
boulevard du Temple, et chez laquelle il se rendait quotidiennemenk M. Labat se
rendit chez cette femme. Là encore il ne découvrit rien, mais il recueillit,
sur de Ro et sur son amie, des renseignements qui donnèrent, à son enquete, une
tournure inattendue.
Mlle
Godtspigel, racontait-on, avait été conduite, récemment, par son amant, chez
une sage-femme, qui l’avait accouchée clan- destinement, après l’avoir fait
avorter. Les dénonciateurs citaient des noms, de adresses, et se montraient des
plus affirmatifs.
Le commissaire se rendit auprès de Mlle Godtspigel pour l’interroger.
~ LA
JEUNE FEMME AVOUE ~
Pâle, tremblante de fièvre, la malheureux se reposait sur son lit. La visite du
magistrat la remplit d’épouvante:
Je suis prête il parler, dit-elle. Je souffre trop. Le remords me torture
depuis que je me suis livrée à cette abominable femme. Je sais combien j’ai été
coupable, mais j’ai agi sans réfléchir, poussée par mon amant, que j’aime
follement.
Epuisée
par ce début, la malheureuse se tut un instant Puis, flévreusement, elle reprit
son récit.
Mon
histoire est celle d’un grand nombre d’ouvrières livrées a elles-mêmes par
suite de leur condition sociale.
Il y a
un an environ, je fis la connaissance de Léon de Ro. Il travaillait alors 11,
rue Louis-le-Grand, chez un marchand de dentelles. Moi j’étais ouvrière chez
une couturière de la rue du 4-Septembre. C’était un garçon aux belles manières,
fort bien élevé, et assez bien de sa per sonne. Il me plut et je cédai a sas
instances. Je confesse, tout de suite, qu’il n’était pas mon premier amant.
Il y
a trois mois je m’aperçus que j’allais être mère.
--
Qu’alions-nous devenir, me dit-il en apprenant cette nouvelle. Nous ne pourrons
pas élever ce bébé. Nos moyens ne nous le permet-traient pas. Il vaut mieux
pour lui, comme pour nous, qu’il ne vienne pas au monde.
Il y a trois ans déjà, je m’étais trouvée dans la même position. A cette
époque, la femme Chartier, dont j’avais fait la connaissanoe, m’avait assistée
au cours d’un accouchement prématuré.
Pressée
de me faire avorter par de Ro, je pensai d’autant plus elle que jadis elle
m’avait tenu des propos qui me permettaient de supposer qu’elle se prêtait
volontiers a certains pratiques. J’en parlai à mon ami. Il alla voir la femme
Chartier, et elle accepta de me délivrer moyennant deux cents francs que de Ro
lui versa aussitôt.
Le 10 décembre il me conduisit rue Tiqueatonne. Mme Chartier me fit subir son
traitement et je fis une fausse couche.
L’enfant, une petite fille, fut transportée dans la salle à manger. La bonne,
une fille B..., mit le petit corps dans la salamandre et le brûla.
Mlle
Godtspigel ajouta:
J’ai
appris, durant mon séjour dans cette maison, que de nombreuses femmes, peu
souciennes de devenir mères avaient recours quotidiennement aux offices de
cette faiseuse d’anges M. Labat, après avoir recueilli fes déclarations de Mlle
Godtspigel, se transportata 62, rue Tiquetonne.
~ UNE VÉRITABLE “MORT AUX GOSSES” ~
L’ogresse
était fort occupée, lorsque le magistrat, accompagné de deux inspecteurs de la
sùreté, se présenta chez elle. Une dame la consultait dans son cabinet. Quatre
autres attendaient leur tour dans un petit salon.
M. Labat commença par interroger les clientes.
La première, une jeune mariée, Mme de M…., demeurant rue de Bercy, lui apprit
qu’elle venait pour recevoir des soins consécutifs à un avortement, opéré le 15
décembre dernier. Les quatre autres firent un récit identique.
Dans les différentes pièces de l’appartement, M. Labat saisit un grand nombre
de
seringues et de sondes, des poudres suspectes, etc.
Il saisit enfin, la fameuse salamandre, qui servait à incinérer les foetus.
Malheureusement le poêle avait été fraîchement vidé et récuré. Dans ces
conditions, l’expertise, en ce qui le concerne, ne pourra guère fournir de
résultats.
Tous ces objets furent transportés au commissariat de la rue d’Amboise.
Enfin le commissaire fit subir un premier interrogatoire à la sage-femme et à
sa domestique, Marie B…
La femme Chartier commença par nier, mais elle dut bientôt reconnaître avoir
provoqué l’accouchement prématuré de Mlle Godtspigel mais elle se défendit
d’avoir commis d’autres avortements.
Quant à Marie B…., elle se monlre moins discrète, et reconnaît que, sur l’ordre
de cette dernière, elle avait, en effet, incinéré, dans la salamandre, le fœtus
de la couturière.
La femme Chartier et sa domestique feurent emmenées au commissariat de la rue
d’Amboise, où se trouvait de Ro.
~ UNE
CONFRONTATION ~
L’employé de banque ne s’attendait guère à cette confrontation. Il devint bleme
et perdit tout sang-froid, à la vue de l’avorteuse. Aux questions de M. Labat,
il répondit en sanglotant, puis sans chercher à dissimuler la vérité.
La femme Chartier ne put que balbutier quelques mots. Quant à Marie B..., elle
compléta ses aveux:
Depuis un an que je suis entrée au service de Mme Chartier, dit-elle, j’ai
assisté, mais sans y prendre part, à bien des avortements. Il n’y a pas eu que
le petit de la couturière dans le poète. Bien d’autres fœtus ont été jetés dans
la salamandre.
Mais j’ignorais qu’en agissant comme elle le faisait, ma patronne se rendait
coupable. Elle nie répétait sans cesse que dans certains cas de grossesse elle
devait délivrer la mère avant terme, pour la sauver d’une mort certaine. Quant
aux enfants, si elle les brûlait, c’etait pour éviter des frais d’enterrement à
ses clientes.
Depuis
que je suis chez Mme Chartier, je l’ai vu opérer sur plus de cent femmes.
Souvent, elle se rendait en ville et quelquefois en province. Elle se faisait
verser par ses clientes des sommes variant entre 300 et 400 francs.
Marie B…. dont la bonne foi parait évidente, a été laissée en liberté
provisoire. La femme Chartier et de Ro ont été envoyés au dépôt, sous
l’inculpation d’avortement et de complicité.
Dans la soirée, M. Berr, juge d’instruction, a fait subir l’interrogatoire
d’identité aux deux prévenus.
L’ogresse a choisi Mo Paul de Falloy pour la défendre Mo Jean Bracka a été désigné
par M. de Ro.
Mlle Godlspigel a été invitée à se tenir à la disposition de la justice. Elle
sera poursuivie, elle aussi, pour complicité d’avortement.
~ RUE
TIQUETONNE ~
A cette adresse, non loin des Halles, presque à l’angle de la rue Etienne-Marcel,
s’élève un vaste immeuble, qui comprend plusieurs corps de bâtiments, occupés
par de gros négociants et des commissionnaires. C’est là, au quatrième étage,
que la femme Chartier avait installé son cabinet de consultation. Elle avait
loué un spacieux appartement. moyennant un loyer annuel de 3,500 francs, et
l’avait fait aménager confortablement.
Depuis la mort de son mari, survenue en elle y vivait avec son frère, M.
Vauthier, et son fils, actuellement soldat dans une garnison de l’Est.
Le cabinet de la sage-femme était des plus achalandés.
Elle faisait de la publicité dans les journaux spéciaux, et même distribuer,
dans la rue, des prospectus dans lesquels elle s’engageait, moyennant un prix
modique, à faire disparaître toutes les traces de grossesse – ce qui était
suffisamment transparent pour les gens à qui elle voulait s’adreser.
Nous
nous sommes présenté chez la faiseuse d’anges. C’est le fils de cette femme,
actuellement en congé, qui nous a reçu.
Ma
mère est originaire de Vendôme, nous a-t-il déclaré. E!le a beaucoup travaillé
pour seiaire une situation et partout on la considère comme une bonne et
honnête femme. Jamais ses amis ne pourront croire à sa culpabilité. Il faut
voir dans les déclarations de Mlle Godtspigel des histoires fantastiques
enfantées par un esprit malade.
~ CHEZ Mme DE RO ~
Léon Marcel de Ro, habitait, nous l’avons dit, chez sa mère, 33, rue de
La-Rochefoucauld.
Mme
de Ro, nous dit la concierge, demeure ici depuis plus de dix-huif ans. Elle
occupe, avec son l’ils, un vaste appartement.
Originaire de Bruxelles, elle vint s’installer en France avec son mari, il y a
plus de trente ans. M. de Ro, qui est mort il y a six ans. était fonde de
pouvoirs d’une grande banque parisienne.
En
1900, Léon partit au régiment; il tut envoyé au de ligne, à Compiègne. Après le
décès de son père, il bénéficia de la dispense accordée aux fils de veuve.
Depuis cette époque, il essaya plusieurs métiers. Il écrivit dans des revues,
lut employé de commerce et, enfin, entra, il y a six semaines environ, chez MM.
Janot frères.
C’est
un garçon bien élevé. Son seul défaut est ramour des courses et le jeu.
Terminons en disant que l’arrestation d’une autre sage-femme est imminente.
Contrairement
aux premiers bruits, aucun médecin n’est mêlé, jusqu’à présent, à cette
affaire.
[“La
Faiseuse d’Anges de la rue Tiquetonne - Les Révélations de l’Enquête de M. le
Commissaire Labat ont fait entrer, dans la Voie des Aveux, l’Avorteuse contre
lequelle, d’autre part, des Témoignages accablants ont été recueillis.” Dec.
25, 1906, pp. 3-4]
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